Dans l'image: pour un mélodrame romanesque

Résumé 0

Le recours au substantif mélodrame que met en exergue le titre de cet article a de quoi surprendre, à la fois en raison de son acception théâtrale et de la connotation péjorative du terme dans son usage commun. Aussi est-il nécessaire de rappeler que l'approche critique, notamment au travers de l'essai majeur se référant à la littérature du XIX e que Peter Brooks a consacré à la notion, témoigne d'une convergence entre le théâtre et le roman. Par la suite le terme a migré vers le septième art pour désigner un cinéma d'auteur, reconnu du public comme de la critique , dont les scénarios s'attachent à des individus ordinaires aux parcours chaotiques, douloureux, un cinéma qui expérimente par un travail renouvelé sur les formes la force émotionnelle de son médium. L'ouvrage de Françoise Zamour Le Mélodrame dans le cinéma contemporain rend compte de la difficulté à définir cette catégorie esthétique et de la multiplicité de ses actualisations. Cette présence marquée du mélodrame dans le champ cinématographique laisse supposer qu'il entretient une relation particulière avec les images, ou plus spécifiquement avec ce que W. J. T. Mitchell appelle la « famille des images 4 » qui rassemble l'image graphique, optique, perceptuelle, mentale et verbale. Les images sembleraient donc particulièrement aptes à figurer les drames, à les exposer dans toute leur intensité. Á l'orée des années 2000, Laurent Mauvignier nous donne à voir et à entendre des drames où les images ont un rôle déterminant, sans doute en raison même de la confrontation des protagonistes à la défaillance du langage.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en