2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/mochi.056.0028
Mylène Gaulard, « L’émergence d’un nouveau champion de la lutte contre le réchauffement climatique ? Les dessous des politiques environnementales chinoises », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10.3917/mochi.056.0028
Alors que les États-Unis se désengagent actuellement de la lutte contre le réchauffement climatique, les dirigeants chinois souhaitent au contraire faire apparaître leur pays comme le nouveau leader de ce combat mené à l’échelle internationale. Adopté en mars 2016 par l’Assemblée nationale populaire, le 13e plan quinquennal reprend notamment les grands objectifs sur lesquels la Chine s’était engagée avec l’accord de Paris signé en 2015. Mais il est important de garder à l’esprit que la stagnation des émissions de CO2, avec un pic prévu pour 2030, est surtout permise par le ralentissement économique observé depuis 2013. Et ce d’autant plus que la transition énergétique et les investissements réalisés dans les secteurs d’avenir que semblent constituer les énergies renouvelables apparaissent comme des solutions non négligeables pour échapper à un ralentissement de plus en plus dangereux pour l’économie nationale. Le portrait des politiques environnementales chinoises est pourtant beaucoup plus sombre et moins susceptible de faire l’unanimité lorsqu’on se penche sur les maux qu’elles engendrent, qu’il s’agisse des licenciements massifs provoqués par cette transition, expliquant les stratégies de contournement des collectivités locales, ou bien des problèmes environnementaux posés par l’exploitation des terres rares indispensables à la production des nouvelles énergies. La transition énergétique chinoise est donc loin d’être aussi simple et respectable que les éloges internationaux de cette nouvelle politique pourraient le laisser croire.