6 juillet 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.26171/carnets-oi_0508
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
François Taglioni, « La Covid-19 comme indicateur des spécificités sanitaires dans les outre-mers français : le cas de Mayotte », HAL-SHS : géographie, ID : 10.26171/carnets-oi_0508
Les outre-mers français occupent une position singulière. A la date du 6 juillet 2020, ils présentent en effet un nombre de morts pour un million d’habitants (donnée sans doute la plus fiable) toujours inférieur à la moyenne métropolitaine. En ce qui concerne le département de Mayotte, la Covid-19 trouve des paramètres favorables à sa propagation avec une offre de soins limitée et insuffisante pour face faire à une épidémie qui progresse, bien que le pic épidémique soit a priori passé, une promiscuité inhérente à une forte densité moyenne de population, une très difficile, pour ne pas dire impossible, mise en œuvre du confinement pour des populations qui vivent à plusieurs dans de petits logements souvent surpeuplés, une économie informelle qui pousse la population à continuer à vivre dans et avec la rue, une fracture numérique et un taux très élevé d'analphabètes et de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. La jeunesse de la population est sans doute un des rares points positifs depuis le début de l’épidémie de la Covid-19 à Mayotte car, ainsi qu'on l’a déjà exprimé, les personnes âgées sont les plus vulnérables en termes de mortalité. Les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la Covid-19 ne font que commencer pour les outre-mers en général et pour Mayotte, ainsi que la Guyane, en particulier tant leur vulnérabilité humaine est grande.