15 juillet 2022
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Gauthier Labarthe, « L’artefact dans le roman Le Vaisseau (Das Schiff, 2015) de Andreas Brandhorst : comment repenser l’humain et l’intelligence artificielle », Textes et contextes, ID : 10670/1.2jehdd
Cet article examine la manière dont l’auteur allemand de science-fiction Andreas Brandhorst revisite le mythe de la Genèse dans son roman Le Vaisseau (Das Schiff) publié en 2016. À travers les personnages d’Adam et Evelyn, l’auteur propose en effet un récit des origines évoquant le motif biblique de la sortie du paradis.Dans un monde voué à une logique évolutionniste entièrement orientée vers le perfectionnement technologique exponentiel dont l’humain semble exclu à terme, le personnage principal réintroduit un « pouvoir-mourir » dans le temps statique de l’immortalité. Il réveille alors une nostalgie non seulement de la finitude, mais aussi d’une totalité infinie en acte que l’homme ne peut approcher qu’en faisant l’expérience de ses propres limites de connaissance et d’expérience.L’entité qui se manifeste à la fin du roman par la sécrétion d’une pluie noire et visqueuse matérialise parfaitement ce passage de la transparence à l’opacité, cette volonté de retrouver l’énigmaticité de l’être qui caractérise tout un pan de la production science-fictionnelle actuelle (dans le film Under the skin ou la série P’tit Quinquinnotamment).