28 juin 2012
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Diana Carolina Quiroga Barreto, « El disparo de Argón de Juan Villoro, la maison des signes », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.2jop0m
Juan Villoro est l'un des écrivains essentiels pour comprendre la littérature mexicaine actuelle. Son premier roman, El disparo de argón, réunit des éléments de son œuvre narrative qui seront développés ultérieurement. Ces éléments définissent non seulement son style particulier mais aussi l'héritage de la tradition littéraire mexicaine du XXe siècle. El disparo de argón va au-delà de son ancrage dans la tradition, il projette aussi une partie de la tendance littéraire qui débute dans les années quatre-vingt-dix. En effet, le roman aborde le sujet de l'identité nationale d'un point de vue postmoderne, perceptible tant dans le refus des représentations "totales", que dans la structure du roman, ses éléments constitutifs et contenus. La structure reflète l'importance des symboles, car l'histoire d'apprentissage sentimental et de vie, occulte le sens profond de l'acte de lecture. La trame policière trouve ainsi un équivalent dans le lecteur qui, en tant que détective, cherche à mettre à jour sa propre lecture. En ce qui concerne l'espace et le temps dans le roman, ils se replient sur eux-mêmes ; le temps "en déconstruction" revient constamment sur le passée pour expliquer le présent et le relire, et l'espace, plutôt ambivalent, se referme sur le quartier de San Lorenzo, mais s'ouvre sur la nation mexicaine et la culture populaire. Dès son regard subjectif et ironique, le héros narrateur démystifie ce qu'il y a de sacré dans sa culture : les valeurs patriotiques et historiques ; le renfermement et le paradigme de la modernité. Balmes incarne l'homme d'aujourd'hui, confronté à la vie et à l'action, aussi l'écrivain ; tous les deux cherchent une libération par l'écriture, une écriture qui est témoignage et empreinte de son temps.