12 mai 2012
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Nicolas Fourgeaud, « La performance au miroir des médiations. Enjeux théoriques et critiques », Theses.fr, ID : 10670/1.2khaeg
À l’orée des années soixante, la performance a cherché à imposer un art de l’action éphémère que n’entraverait aucun type de médiation, qu’il soit symbolique (la distance acteur/spectateur), technique (les médias), ou même linguistique (le langage, les signes). Enjeu de nombreux débats entre les années 1960 et 1990, ces tentatives ont trouvé de multiples formulations théoriques s’appuyant sur les outils du poststructuralisme en particulier, mais aussi sur des cadres de pensée différents, directement hérités du modernisme de Greenberg. On explore ici les étapes et enjeux de ce croisement, jusqu’à la rupture apportée dans les années 1990 et 2000 où les débats théoriques, toujours dirigés par des schémas poststructuralistes, redonnèrent une place centrale aux médiations, tout particulièrement au document. Or, la figure importante de la pratique artistique qu’est devenu le document depuis les années soixante s’avère mettre en question l’ontologie traditionnelle de la performance, orientée sur l’événement, autant que son épistémologie, qui valorise l’expérience directe. La prise en compte des dimensions instrumentales et artistiques du document nous conduit à réviser la poïétique traditionnelle de la performance et les théories de la communication qui lui sont liées, et à repenser par là même l’opposition entre objet et événement qui fonde la définition de la performance. C’est ainsi qu’on interroge le rapport de celle-ci à l’inscription, pour la redéfinir comme un art irréductible à son contexte d’exécution et travaillé en profondeur par la reproduction et la représentation, au travers notamment de l’étude de certaines figures exemplaires, Allan Kaprow, Chris Burden ou Tino Sehgal.