18 mai 2016
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Étienne Cordier, « L'humour, inné ou acquis : vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ? », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.2ko2oq
Contexte : Au travers de nombreux aspects, l’humour se pose comme un outil de communication à part entière. Classiquement, l’humour vise à mettre en valeur avec drôlerie certains aspects de la réalité ; rire et sourire en sont la manifestation physique. Qu’il soit verbal ou non, l’humour revêt de multiples formes, rendant son usage possible dans la plupart des situations. Il représente un véritable langage universel, bâtisseur de relations humaines, basé sur la confiance et l’authenticité. Objectifs : Diverses formes d’humour peuvent être adaptées en fonction du contexte ou de la personne. Employer l’humour au sein de la relation soignant/soigné semble parfaitement justifié. Rire apporte d’ailleurs de nombreux bienfaits biologiques, psychologiques et sociaux au corps. En tant que possible outil thérapeutique, peut-on envisager de former les manipulateurs ou les étudiants à l’humour ? Méthode : L’étude s’est déroulée de novembre 2015 à février 2016. Dans la première phase de recherche, un questionnaire à questions fermées a été adressé aux soignants (641 réponses) et aux étudiants (411 réponses). Puis, dans le cadre de notre seconde phase de recherche, un questionnaire à questions ouvertes cette fois destiné uniquement aux professionnels (91 réponses). Manipulateurs diplômés ou non ont accepté d’évaluer les bénéfices de l’humour sur la santé à travers ces enquêtes, et aussi faire part de leur ressenti quant à la mise en place d’une formation à l’humour. Résultats : Faire usage de l’humour dans les soins apparaît comme un mécanisme de défense face au stress, un moyen de lutter contre la dépression, une technique de distraction, ou pour dissiper la peur de l’inconnu – voire la peur de la mort – et contribuer à notre bien-être. Selon les participants, l’humour rend le soin davantage humain, porté sur la personne, et bien moins protocolaire. La plupart perçoivent l’humour en tant qu’outil thérapeutique nécessaire pour adopter une attitude positive et améliorer la capacité de résilience. Si pour la majorité des répondants il semble indiscutable de favoriser une ambiance chaleureuse au travail, tous ne se déclarent pas favorables à un apprentissage à l’humour. Certains considèrent l’humour comme une prédisposition naturelle innée de l’Homme, tandis que d’autres envisagent la possibilité d’instaurer une formation continue dans la pratique professionnelle, ou initiale dès le cursus étudiant. Conclusion : Il convient de mettre en place l’humour au cœur de la relation de soin, dans l’optique soignante d’améliorer la prise en charge thérapeutique des patients. Si la question d’une formation peut sembler difficile à mettre en œuvre pour tous les professionnels ou étudiants, n’oublions jamais que le « sourire est le plus court chemin entre deux personnes » (Borge, 1991).