Entéropathies auto-immunes : diagnostic et traitement en 2021

Résumé Fr En

Initialement décrite chez les enfants sous la forme sévère du syndrome d’IPEX ( Immune dysregulation, Polyendocrinopathy, Enteropathy, X-linked) l’entéropathie auto-immune a plus récemment été décrite chez l’adulte. La présentation clinique générale correspond à une diarrhée chronique résistante aux différents régimes d’exclusion en particulier le régime sans gluten, accompagnée de manifestations auto-immunes et/ou de déficit primitif en immunoglobulines. Si la lésion principale est l’atrophie villositaire duodénale, plusieurs traits histopathologiques tels que des lésions évocatrices de greffon contre l’hôte peuvent être intriqués avec de fréquentes gastrites lymphocytaires et colites microscopiques associées. Le diagnostic positif est difficile du fait de l’absence de critères diagnostiques uniformément établis. La présence d’anticorps anti-entérocyte ou anti-AIE75kDa ( AutoImmune Enteropathy-related 75-kilodalton) facilite le diagnostic mais est inconstante. L’exclusion des diagnostics différentiels, notamment de la maladie cœliaque, constitue souvent une première étape de la démarche diagnostique. Nos travaux préliminaires indiquent que l’entéropathie auto-immune est souvent la manifestation digestive d’une maladie génétique constitutionnelle dont le diagnostic est facilité grâce aux méthodes de séquençage ciblé de l’ADN de nouvelle génération. Les patients atteints d’entéropathie auto-immune développent fréquemment et précocement des lésions cancéreuses et précancéreuses digestives nécessitant une surveillance endoscopique rapprochée. Il n’existe pas de traitement codifié, les recours aux corticoïdes et aux traitements immunosuppresseurs sont les plus fréquents mais d’efficacité variable. En cas d’anomalie génétique détectée, des thérapies ciblées semblent prometteuses.

First described in children with IPEX syndrome (Immune dysregulation, Polyendocrinopathy, Enteropathy, X-linked), autoimmune enteropathy (AIE) was more recently described in adult patients. They display chronic diarrhea refractory to exclusion regimens, and particularly to a gluten free diet, associated with autoimmune diseases and/or primary hypogammaglobulinemia. Atypical histological patterns combining lesions mimicking graft-versus-host disease with duodenal villous atrophy are frequent, sometimes associated with lymphocytic gastritis and microscopic colitis. Due to the lack of robust markers, diagnosis of AIE is difficult. Detection of anti-AIE75kDa (AutoImmune Enteropathy-related 75-kilodalton) antibodies facilitates diagnosis but is inconstant. Exclusion of other causes of villous atrophy such as celiac disease is the first diagnostic step. Our preliminary data indicate that AIE frequently reveals a genetic constitutive disorder identified by targeted next generation DNA sequencing (TNGS). Patients with AIE develop early and frequently gastrointestinal pre-malignant and malignant tumors and therefore require regular endoscopic screening. Up to now, there is no codified treatment, steroids and immunosuppressive drugs being the most used therapies with inconstant therapeutic efficacy. Diagnosis of a constitutive genetic defect may open the possibility of targeted therapy.

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