21 mai 2010
Caroline Fournier, « LES BAINS D’AL-ANDALUS : ESPACES, FORMES ET FONCTIONS (VIIIE-XVE SIECLES) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.2lraal
Le bain dans le monde musulman est régulièrement présenté comme l’un des établissements nécessaires à la umma comme l’écrit Janine Sourdel en 1977 : « l’utilisation rituelle du ḥammām en vue de l’ablution majeure explique qu’il ait toujours été compté parmi les organes essentiels de la cité musulmane ». A l’époque médiévale, villes et campagnes d’al-Andalus sont progressivement pourvues de bains ; en témoignent les mentions des géographes arabes et les vestiges archéologiques aujourd’hui encore en place. A partir d’un corpus de quatre-vingt édifices et des sources textuelles arabes, il est possible aujourd’hui d’étudier précisément les formes et la place du bain en al-Andalus. Les fouilles archéologiques de ces dix dernières années permettent, en effet, d’observer de manière nouvelle le ḥammām andalusī tout en les associant aux textes arabes du Moyen Âge. L’étude de la formation du bain sur le territoire musulman de la Péninsule ibérique a conduit à s’interroger, dans un premier temps, sur le devenir des bains hérités de l’Antiquité romaine tout en mesurant l’apport du Proche-Orient ou du Maghreb dans l’élaboration du bain andalusī. Par ailleurs, de nouvelles approches archéologiques mises en œuvre ces dernières années ont permis de reconstituer le chantier de construction du bain. En inventoriant les différents modules architecturaux qui composent cet établissement, une première typologie des ḥammām-s andalusī-s a ainsi pu être esquissée. Dans un dernier temps, nous avons essayé de suivre les pas des baigneurs au sein de ces différents espaces dédiés à la toilette afin de comprendre pratiques et usages du bain, public ou privé, du IXe au XVe siècle.