2024
Cairn
Muriel Mosconi, « Mordus du réel ? », Revue des Collèges de Clinique psychanalytique du Champ Lacanien, ID : 10670/1.2magko
Le désir du mathématicien est orienté par le réel, par la science de ce réel, la logique, et par l’écriture de ce réel en lettres vides de sens. Ce désir donne à Lacan une référence pour penser le désir de l’analyste avec son rapport au chiffrage de l’inconscient et à sa lettre. La formule de la triméthylamine du rêve de Freud en donne un exemple. Lacan reconnaît aussi dans le daïmon de Socrate, dans la voix qui l’oriente, son désir et il y corrèle une résistance à reconnaître le statut de la voix du psychotique. De grands cliniciens classiques, qui ont construit la clinique « d’avant le discours analytique » (Lacan), n’ont pas reculé face au réel de la clinique et notamment face au réel des voix dont la pseudo-clinique contemporaine tente d’abraser le tranchant. Ils n’ont pas reculé face au désir du psychotique, noué à ses voix. Le désir de Chaslin est aimanté par les hallucinations d’un psychotique où une main écrit des formules mathématiques. Elles évoquent l’écriture de chiffres et de lettres sur le mur du réel, comme la formule de la triméthylamine dans le rêve de l’injection d’Irma ou comme le jeu de la lettre vide de sens en mathématique.