2010
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El Mustapha Lemghari, « COMPLEXITE SOUS-CATEGORIELLE DES NOMS MASSIFS ET COMPTABLES. QUELQUES FAITS DE POLYSEMIE LEXICALE REGULIERE », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.2mbnyh
Les présentations classiques de la problématique de la distinction massif / comptable demeurent, sans exception, prisonnières de la conception aristotélicienne en faveur d'une opposition massif/comptable nette et tranchée. Une telle conception a l'inconvénient majeur, d'une part, de ne pas offrir une description satisfaisante du phénomène en question, et d'autre part, de ne pas placer le phénomène sémantique de la polysémie au coeur du débat. La prise en ligne de compte de la polysémie a pour avantage de remettre en question le bien-fondé de toutes les thèses, classiques ou modernes, qui ne sortent pas des sentiers battus, en conduisant ainsi à conclure, sur la foi du statut polysémique des unités lexicales, à la leur complexité sous-catégorielle, c'est-à-dire au fait que l'unité peut être à la fois massive et comptable sans que pour autant un processus de réification discursif soit requis. Je me propose ici, en partant de l'examen de deux thèses opposées (i.e.la thèse de G. Numberg et A. Zaenen (1997), G. Kleiber (1999) sur la question de la polysémie pour la distinction massif/comptable, de postuler une généralisation productive qui permettra, en appliquant le même processus, de montrer que les expressions du violon, de la flute, du coiffeur, du couteau, du don Juan, de même que les expressions une colère, une folie, des atrocités, etc., ne sont pas l'aboutissement de quelque processus de transfert discursif mais le colloraire direct de leur statut polysémique, puisque les traits comptable et massif sont pour ce type de noms des propriétés préconstruites, listées au niveau du N