Catégorisation et stigmatisation policières à Sheffield au milieu du XIXe siècle

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2003

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Chris A. Williams, « Catégorisation et stigmatisation policières à Sheffield au milieu du XIXe siècle », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.2mcjrv


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La ville du XIXe siècle était souvent présentée comme le terrain privilégié de la criminalité, alors que les autorités urbaines tentaient de montrer, au contraire, que le crime provenait toujours de l’extérieur de la cité. Cet article prouve que la présentation des statistiques criminelles de la ville anglaise de Sheffield était manipulée de diverses manières, dont le but était toujours de montrer le criminel comme un «autre». Les rapports des villes se conformaient aux exigences nationales en comptabilisant les criminels et leurs repaires, mais ils allaient aussi bien au delà de cette simple statistique. L’information sur le lieu de résidence, la nationalité, et le niveau d’instruction étaient présentés de manière à essayer d’établir une frontière intérieure entre la «vraie» ville et certains de ses habitants, jugés responsables de la majorité des crimes. La «catégorisation» poursuivait le but d’isoler symboliquement une classe criminelle peu apparente. La subdivision presque maniaque de certains types de crimes en plusieurs petites sous-catégories permettait de fractionner des chiffres généraux peu acceptables, de les minorer afin de rendre les résultats plus rassurants. Les rapports des villes visaient à créer l’image d’une police incorruptible et professionnelle, réussissant à sécuriser la ville en la séparant d’une menace criminelle qui était essentiellement définie comme extérieure.

The city in the nineteenth century was often defined as a place of crime: yet from within, the authorities sought to represent crime as something external to it. The presentation of the criminal statistical returns of the English city of Sheffield can be shown to be distorted in several ways, all of which were consistent with the project of rendering the criminal as firmly ‘other’. The town’s returns followed the national requirement of establishing numbers of ‘resident criminals’ and their haunts, but it also went beyond this. Information about residence, ethnicity and literacy was presented in a way that tried to set a boundary between the ‘true’ city and the people in it who were deemed to be committing the majority of crime. The tactic of labelling was pursued in an effort to symbolically isolate a discrete ‘criminal class’. In addition, the mania for subdivision of certain sorts of crime replaced worryingly large numbers of total crimes committed with reassuringly small numbers of crimes that fell into small sub-categories. The returns were a conscious project to create an image of an incorruptible and professional police force successfully securing and thus separating the city from a crime threat that was mainly external, ‘alien’ or safely under surveillance.

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