2018
Cairn
Fatima Khemilat, « La construction des prières de rue comme problème public », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.2mtqak
Les politiques publiques adoptées suite aux controverses autour de la visibilité du fait religieux musulman dans l’espace public font l’objet au préalable de tout un travail de formulation et de problématisation. Cette phase loin d’être anodine, conditionne la manière dont le « problème musulman » est mis en mots et en « maux », publicisé et potentiellement « solutionné » par des acteurs politiques soucieux de faire la démonstration de leur efficacité et fermeté. En l’occurrence, la formulation du problème « prière de rue » a découlé de la mobilisation d’une atypique « coalition de cause », réunissant des acteurs de gauche comme de droite, évoquant la « laïcité » et le champ lexical de l’Occupation et de la Résistance. Le « problème prières de rue » a ensuite fait l’objet d’une politisation par la droite (extrême) réinterrogeant entre autres, les grilles d’analyse d’action publique et le clivage gauche/droite.