Pour une approche ethnobotanique des processus paysagers du littoral ouest réunionnais

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17 octobre 2019

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Morgane Robert, « Pour une approche ethnobotanique des processus paysagers du littoral ouest réunionnais », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.2n326r


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Dans un contexte où la question des espèces végétales introduites dites « envahissantes » devient centrale en milieuxinsulaires, les îles océaniques de la zone intertropicale sont reconnues comme particulièrement menacées car riches en «écosystèmes aussi originaux que fragiles » (Cherubini, 2006, p. 200). Les phénomènes invasifs qui s’opèrent sur des systèmes àforte endémicité permettent de classer ces territoires parmi les “hot-spots” de la biodiversité mondiale, à l’image de l’archipeldes Mascareignes dans l’Océan Indien. A l’île de La Réunion, une telle dynamique s’observe de manière significative depuis lesannées 2000 dans les savanes et ravines des bas de l’Ouest, en dessous de 400 mètres d’altitude. Dans le cortège des espècesimpliquées, une est particulièrement compétitive : le Leucaena leucocephala. Sa prolifération récente engendre un basculementpaysager sans précédent depuis la « colonisation » de l’île : la transformation des savanes, paysages ouverts, en formations préforestièresquasi impénétrables. Pourtant, depuis son introduction au milieu du XIXème siècle, cette espèce constituait uneressource domestique et fourragère importante largement exploitée. Il apparait alors opportun de questionner en quoi latransformation des usages ethnobotaniques de cette espèce peuvent expliquer les dynamiques paysagères actuelles.Afin de proposer une nouvelle interprétation du processus considéré comme « invasif », cette communication abordera lepaysage « par la plante » afin d’élucider les effets paysagers produits par la variation des modes d’exploitation des ressourcesvégétales. La démarche, géohistorique, au croisement d’approches botaniques et ethnographiques, montrera que l’histoire d’unpaysage peut être en partie corrélée à la trajectoire paysagère d’une espèce végétale ; en l’occurrence, celle du Leucaenaleucocephala sera ici centrale. Cette trajectoire se construira autour de l’évolution des interrelations entre le végétal, lessociétés et les milieux dans l’idée que « le succès de l’invasion dépend de l’histoire entre la plante et les sociétés humaines »(Udo et al., 2016, p. 2).Cette communication permettra de questionner les modalités d’une gestion environnementale des paysages littoraux endehors de l’aire réunionnaise protégée, tout en proposant une autre approche du phénomène invasif impliquant des formes« d’acceptation sociale » (Javelle, Kalaora, Decocq, 2010, p. 3) des espèces végétales.

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