2013
Cairn
Maria Lucia Maciel et al., « Les sociétés du savoir vues des pays du Sud : les défis de l'apprentissage et de l'innovation au niveau local », Revue internationale des sciences sociales, ID : 10670/1.2p5tag
Parallèlement aux possibilités apparemment infinies de diffusion du savoir qu’offre le développement des technologies de l’information et de la communication ( tic), de nouvelles formes de polarisation sociale et d’exclusion économique voient le jour. La contradiction fondamentale du mode actuel de mondialisation du savoir tient au fait qu’un nombre restreint de pays, d’entreprises et d’institutions sont les principaux producteurs de savoirs et d’innovations, tandis que les habitants de la planète, sont dans leur très grande majorité, relégués au rang d’utilisateurs. Or, les obstacles à ce mode de diffusion du savoir sont précisément les capacités limitées d’absorption, d’utilisation et de traitement des nouvelles connaissances. Le présent article analyse les principaux courants de pensée sur cette question, en prêtant une attention particulière aux points de vue et aux contributions des pays du Sud, et souligne la nécessité de mettre en place un cadre conceptuel et une stratégie politique pour promouvoir les liens entre production/circulation des connaissances et développement socioéconomique. Le débat est enrichi par les résultats d’études empiriques sur les flux de savoirs locaux et l’innovation au Brésil. La recherche a porté sur l’apprentissage et l’innovation au niveau local, dans les conditions propres aux pays en développement. Les résultats mettent en lumière quelques éléments clés de ces processus : les voies de communications formelles et informelles, ainsi que les codes, valeurs et langages socialement partagés, qui favorisent les flux de savoirs locaux ; et les conditions socioculturelles, historiques et institutionnelles favorables à l’apprentissage par l’interaction.