La Poétique chez Seuil : un tournant pour la théorie narrative

Résumé Fr

Il s'agira de souligner l'importance de la traduction de Jean Lallot et de Roselyne Dupont-Roc de la Poétique d'Aristote dans la collection « Poétique » du Seuil (1980) vis-à-vis de l'évolution du domaine des études narratologiques. Dans un premier temps, nous mettrons en évidence l'influence que certains choix interprétatifs ont exercée sur les différentes théories narratives, depuis l'origine de la discipline jusqu'à nos jours. Nous observerons notamment que les narratologues ont pour la plupart adopté la traduction de J. Lallot et de R. Dupont-Roc du terme 'mimesis' par 'représentation' au point d'en faire un des points d'ancrage fondamentaux de la discipline. Dans un second temps, nous situerons l'édition de la Poétique au Seuil dans une perspective historique large comprenant tant la phase « classique » que la la phase « post-classique » de la théorie narrative. Nous souhaitons surtout souligner à quel point cette traduction a déterminé un changement de paradigme qui a mené à l'abandon de la notion de 'littéralité' en tant qu'objet d'étude principal de la discipline au profit de la notion de 'narrativité'. En conclusion, nous souhaitons considérer cette traduction comme un des trois moments fondamentaux de l'« aristotélisme narratif » en narratologie : l'édition de la Poétique d'Aristote au Seuil, au même titre que le néo-aristotélisme de l'école de Chicago et l'aristotélisme cognitif et éthique qui s'est diffusé au sein des instituts de recherche aux États-Unis à partir de la fin des années 1950, peut être considérée comme un des moments fondateurs de la tradition « aristotélicienne » de la narrativité, qui représente, encore de nos jours, la perspective de recherche dominante du domaine des études narratologiques.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en