Restaurer des enregistrements sonores : enjeux et pratiques

Résumé Fr

Étudier la restauration des enregistrements sonores conduit d’abord à s’interroger sur la qualification de l’enregistrement. Il apparaît que celui-ci n’est pas réductible à une opération technique mais possède aussi une dimension esthétique. C’est dans ce cadre que l’on peut aborder l’analyse des opérations de restauration et le travail des restaurateurs. Pour autant, ce type de restauration n’est pas appréhendable dans la problématique des œuvres plastiques, car une restauration d’enregistrement consiste d’abord en un transfert, du support d’origine dont on extrait le son, vers un autre support. Et le son circule dans une chaîne allongée d’intermédiaires techniques, qui se retrouve aussi dans la situation de réception. Si donc l’acception du terme de « restauration » pour les enregistrements reste problématique, c’est néanmoins dans cette tension que nous pouvons trouver des ressources analytiques. Notamment en ce qui concerne la question des défauts, qu’il faut considérer en rapport avec le dispositif technique de reproduction du son (lecture et amplification) et une oreille contemporaine face à des enregistrements anciens. Cette interrogation débouche alors sur la question de l’authenticité des enregistrements restaurés, à travers les modifications dont ils sont la cible, pouvant ainsi laisser penser qu’ils sont « améliorables ». C’est ainsi dans l’analyse des opérations de restauration, dans le travail sur la matérialité du son que l’on abordera la question des enregistrements restaurés et de la figure du restaurateur d’enregistrements sonores.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en