Stigmatisation de la maladie mentale par les étudiants en médecine en Guinée, Conakry

Fiche du document

Date

2018

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Sujets proches Fr

Comportement

Citer ce document

Abdoulaye Sow et al., « Stigmatisation de la maladie mentale par les étudiants en médecine en Guinée, Conakry », Santé Publique, ID : 10670/1.2qzzk8


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Introduction : La stigmatisation de la maladie mentale constitue un obstacle majeur au développement de soins de qualité, particulièrement lorsqu’elle émane des professionnels eux-mêmes. L’objectif de cette recherche était d’appréhender les éventuelles attitudes de stigmatisation parmi les étudiants de première et dernière année en médecine à l’Université de Conakry (Guinée), à partir d’une description de leurs représentations de la maladie mentale, des malades mentaux et de la psychiatrie. Méthodes : Des focus groups ont permis de faire émerger les perceptions et attitudes des étudiants face à la maladie mentale, leurs modèles explicatifs et opinions sur les thérapeutiques traditionnelles et modernes, ainsi que leur intérêt à intégrer la psychiatrie dans leur pratique future. Résultats : Beaucoup regrettent la discrimination dont font l’objet les malades mentaux dans la société guinéenne, mais partagent néanmoins avec la population générale des attitudes de stigmatisation. Le stéréotype dominant est la grande folie, même si les étudiants de dernière année citent des troubles mentaux plus diversifiés. Il y a une forte adhésion aux modèles explicatifs profanes intégrant les forces occultes ainsi qu’au recours aux soins traditionnels pour les traiter, y compris parmi les étudiants de dernière année de médecine. Discussion : Aucun étudiant ne choisirait la psychiatrie comme spécialité, même si certains se montrent intéressés à l’intégrer dans leur pratique. Notre étude suggère cependant aussi que les attitudes de stigmatisation des étudiants ne sont pas figées. Des dispositifs pédagogiques spécifiques peuvent faire évoluer les attitudes et créer des espaces de tolérance et de compassion.

Introduction: Stigmatisation of mental illness constitutes a major problem in the development of mental healthcare programs, especially when it originates from health professionals themselves. The aim of this research is to investigate possible attitudes of stigmatisation among first and final year medical students registered at the University of Conakry faculty of medicine in Guinea-Conakry (West Africa). Methods: Focus group discussions identified students’ attitudes and perceptions in relation to mental illness, their explanatory models, their opinions concerning traditional and modern therapeutic practices with regard to mental illness, and their interest to possibly incorporate psychiatry in their future medical practice. Results: Many students explicitly regret the stigmatisation of mental health patients, but nevertheless share the general population’s prevailing attitudes of discrimination. The dominant stereotype of mental illness is that of madness, although final year medical students describe a more diverse spectrum of mental health problems. There is strong adherence to secular occult explanations of mental illness and advocacy for traditional medicine in addressing these illnesses, including among final year medical students. Discussion: No student would opt for psychiatry as a specialisation, although some expressed interest in integrating psychiatry into their future medical practice. However, this research indicates that stigmatising attitudes are not cut in stone. Under the impetus of specific teaching programmes, attitudes can evolve to create room for tolerance and compassion.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en