Political ecological perspectives on socioecological relations

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2015

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Thomas J. Bassett et al., « Political ecological perspectives on socioecological relations », Natures Sciences Sociétés, ID : 10670/1.2r8it7


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À partir de la littérature anglophone, cet article met en lumière les principaux points de vue de la political ecology sur les relations socioécologiques. Il explore en particulier trois cadres théoriques: la dialectique environnement/société, le constructivisme environnemental et la coproduction de l’ordre naturel et de l’ordre social. Ces cadres entrent en résonance avec la conceptualisation, dans la littérature anglophone, des relations nature-société en termes de destruction, construction et coproduction de la nature (Robbins, 2012). L’article aborde les fondements ontologiques et épistémologiques de chacun des trois points de vue, leurs approches méthodologiques principales et leurs contributions théoriques propres pour comprendre les relations socioécologiques. Des études de cas illustrent les orientations thématiques et théoriques de chaque point de vue. La dialectique société/environnement explique les changements environnementaux (par exemple, l’érosion des sols) et la vulnérabilité à la variabilité (par exemple, les sécheresses, les chocs économiques sur les marchés) à travers les relations sociales de production et d’échange. Ce point de vue combine une approche structuraliste de la société avec une approche positiviste de l’écologie. Ce sont les travaux de l’économie politique critique sur la dégradation des sols et la famine dans les Suds qui en sont les meilleurs représentants (Watts, 1983b ; Blaikie, 1985). Sa base de théorie sociale prend racine dans le matérialisme historique, notamment dans les études néomarxistes sur le (sous-)développement. Cette approche d’économie politique de la dynamique des changements environnementaux prend appui sur le concept d’équilibre qui dominait l’écologie jusque dans les années 1980. C’est dans les années 1990 que les political ecologists qui travaillaient sur la dialectique environnement/société ont commencé à intégrer l’idée de déséquilibre écologique dans leurs analyses. Le point de vue sur le constructivisme environnemental s’est construit dans un cadre post-structuraliste des questions environnement/société. Les tenants de cette approche défendent l’idée que les récits sur le changement environnemental (par exemple, la disparition de la forêt en Afrique de l’Ouest) renforcent le savoir dominant qui légitime à son tour les relations de pouvoir (Fairhead et Leach, 1996). Ces récits prennent typiquement la forme d’histoires qui réduisent la complexité des relations de cause à effet, désignent un coupable, légitiment une expertise et stabilisent des processus biophysiques incertains (Forsyth et Walker, 2008). Ces récits renforcent les pouvoirs dominants mais suscitent de nombreuses critiques. Ainsi, beaucoup d’études analysent les discours pour montrer comment les savoirs sur l’environnement et l’ordre social sont coproduits (Foucault, 1980 ; Hajer, 1995). La coproduction des ordres sociaux et naturels est le point de vue le plus récent en political ecology pour étudier les interactions entre les relations socioécologiques. Son fondement théorique prend appui sur deux traditions de recherches pluridisciplinaires: les science and technology studies et la théorie de l’acteur-réseau. Trois cadres conceptuels caractérisent cette approche des faits socioenvironnementaux: (1) la connaissance scientifique est une pratique à la fois sociale et culturelle (Pickering, 1992); (2) les objectifs et les actions des scientifiques modèlent ceux des acteurs politiques et vice-versa (Braun, 2000; Jasanoff, 2004) ; (3) les processus non humains et biophysiques sont parties prenantes des relations socioenvironnementales (Latour, 2005). Les thématiques et le cœur théorique de ces trois approches étaient initialement centrés sur les conséquences néfastes des forces économiques et politiques sur l’environnement. Le point de vue adopté désormais est plus constructiviste, au sens où il met davantage l’accent sur les processus de coproduction; il repose sur une vision discursive et réticulaire des relations socioécologiques (Robbins, 2012 ; Castree, 2014). Par ailleurs, ces trois principales approches prennent part, à des degrés divers, aux débats contemporains qui traversent l’écologie scientifique. Les points communs entre ces trois points de vue sont leurs approches dialectiques, l’importance donnée aux relations de pouvoir, l’idée que l’écologie est avant tout un rapport social, et enfin l’accent porté sur le caractère non équilibré des écosystèmes. Ensemble, ces différences et points communs quant à la conceptualisation des relations socioécologiques illustrent la vitalité de la political ecology et la diversité des théories sociales et écologiques; vitalité et diversité qui caractérisent cette approche transdisciplinaire de la nature, de la science et de la société.

This paper highlights the major political ecological perspectives in the Anglophone literature on socioecological relations with emphasis on three main theoretical framings: environmental/ social dialectic; environmental constructivism; and the co-production of socionature. These framings resonate with the literature’s conceptualization of nature-society relations in terms of the destruction, construction, and co-production of nature. The paper discusses the ontological and epistemological foundations of each perspective, their main methodological approaches, and the signature theoretical contributions to understanding socioecological relations. Case studies illustrate the thematic and theoretical orientation of each perspective. In the conclusion we highlight some of the common theoretical threads that connect these perspectives, notably their dialectical approaches, an emphasis on power relations, the notion that ecology is a social relation, and an emphasis on the nonequilibrium character of socioecological systems.

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