L'ancrage africain d'un État tampon en Europe : de la neutralité à la diplomatie morale

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Après son indépendance en 1830, la Belgique va pendant plus d'un siècle jouer un rôle d'État neutre servant de tampon entre les pays belligérants d'Europe. Elle s'engage parallèlement dans une politique coloniale au Congo belge puis au Rwanda et au Burundi. Après la Seconde Guerre mondiale, elle assiste aux premières revendications d'indépendance, auxquelles elle répondra avec cynisme, s'enferrant dans ce bourbier colonial (génocide rwandais...), dont elle est sortie traumatisée. Dans le souci de rehausser son image, la Belgique s'oriente alors vers une politique de « moralisation » des relations internationales. Par ailleurs, elle se montre très favorable au projet européen, qui apparaît comme un substitut à une cohésion nationale lézardée et dans lequel elle peut être un trait d'union entre l'Europe du Nord et les pays méditerranéens.

The Presence in Africa of a Buffer State : From Neutrality to a Moral DiplomacyAfter gaining its independence in 1830, the role played by Belgium as a buffer state between European belligerent countries will last for more than a century. At the same time, the country starts to implement a colonial policy, first, in the Belgian Congo, and then in Rwanda and Burundi. After World War II, the first claims for independence arise and Belgium meets them with cynicism. This approach will trap the country in a colonial quagmire whose consequences, such as the genocide in Rwanda, will be a trauma. With the concern to improve its image, Belgium chooses now to take the path of a foreign policy ruled by moral values. Moreover, the Belgians are very positive towards the European project, which they perceive as a answer to the issues affecting their national identity, and in which they can possibly be a bridge between Northern Europe and Mediterranean countries.