2023
Cairn
Mody Kanté, « Les débuts de l’enseignement médical en AOF (xixe-xxe siècle) », Outre-Mers, ID : 10670/1.2vz3ok
Au début du xxe siècle, face à l’importance de la morbidité et de la mortalité en Afrique subsaharienne, les autorités coloniales françaises comprennent qu’il faut associer les autochtones pour une meilleure prise en charge des problèmes sanitaires. C’est dans cette perspective que l’arrêté du 8 février 1905, du gouverneur général Ernest Roume, institue le service de l’Assistance médicale indigène en Afrique Occidentale Française, sur le modèle de celle établie à Madagascar et en Indochine française. Pour seconder les médecins coloniaux par des auxiliaires plus qualifiés que les infirmiers indigènes, les autorités coloniales ont d’abord eu recours aux aides-médecins destinés à être employés dans l’assistance médicale. Leur corps est créé par l’arrêté du 7 janvier 1906 du gouverneur général Roume. Mais cette initiative est interrompue par le déclenchement de la Grande Guerre. En octobre 1916, le gouverneur général Gabriel Louis Angoulvant jette les bases d’un enseignement à visée médicale au Sénégal, en créant une section préparatoire aux études médicales à l’École primaire supérieure Faidherbe de l’île de Gorée. Cette mesure porte ses fruits, en 1918, avec l’ouverture de l’École de médecine de Dakar. Cet article analyse l’assistance médicale aux autochtones avec la création du corps d’aides-médecins et les débats autour de la fondation d’un établissement médical en AOF.