15 octobre 2010
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Tomoko Nishihara, « La porcelaine de Sèvres. Le décor floral, 1848 – 1897 : de la réalité botanique aux formes stylisées : les fleurs, les oiseaux, les insectes, les motifs d’inspiration végétale », Theses.fr, ID : 10670/1.2wa4gm
Riche de sources d’inspiration multiples, parfois lointaines, islamiques, chinoises et japonaises, le décor floral de Sèvres présente des formes originales que ces influences ne suffisent pas à expliquer. Sèvres n’avait pas oublié sa propre tradition du XVIIIème siècle. Ses artistes n’étaient pas tous de simples copieurs de motifs.Nous avons découvert qu’il a existé dans la deuxième moitié du XIXème siècle une transformation radicale du décor floral, décidée alors que l’intérêt pour la botanique atteignait son apogée : certains décors créés alors à Sèvres échappèrent à toute classification. Nous avons voulu analyser l’évolution de ces fleurs et savoir d’où provenaient ces formes originales nées à côté de décors plus conformes aux courants artistiques de l’époque.Le bouquet magnifiquement arrangé de fleurs multiples, peint en couleurs de moufle « au naturel », disparaît dès 1857-1858, cédant la place à un simple bouquet d’une seule ou de deux espèces. Lui succède par exemple une organisation en un réseau construit de tiges ou de branches, celles-ci traçant parfois une spirale épousant le galbe d’un vase et encadrant des oiseaux.Ces fleurs dessinées d’après nature seront délibérément proscrites à partir de 1880, l’introduction des émaux incitant à la recherche d’une forme « décorative » au lieu d’être naturelle ou « illusionniste ». A partir de l’examen de plus de trois cents œuvres, et de dessins conservés à la manufacture nationale de Sèvres, nous avons retracé l’itinéraire commun, dépendant des variations de la politique artistique, suivi par ces peintres, et mis en lumière le caractère de chacun.