2010
Cairn
Xavier Anglaret et al., « Contextual or Universal Ethics: A Non-Issue? : Viewpoint », Journal International de Bioéthique, ID : 10670/1.2x9bp7
Un des principes universels de l’éthique est le respect de l’individu ; ceci suppose des règles universelles : le consentement éclairé, la confidentialité, la rigueur scientifique et la limitation des risques. L’application de ces règles comporte des difficultés qui ne se limitent pas aux seuls pays en voie de développement et qui posent parfois de réels problèmes. Pour évaluer la qualité des moyens mis en œuvre pour assurer le respect de ces règles, il existe des indicateurs qui sont soit directs (l’évaluation de la bonne conduite, le recours à des comités d’éthique), soit indirects (la qualité de la gestion du malade, le choix des individus à étudier). Des doutes exprimés au sujet de l’application de ces règles et de la valeur de ces indicateurs dans certains pays en voie de développement ont conduit à une simplification excessive de la question de la part des pays qui se considèrent comme des modèles de la vertu éthique. Le résultat en est le concept de « l’éthique contextuelle ». Ce concept est dangereux parce que : (1) il crée l’impression que tous les doutes exprimés ou toutes les questions restées sans réponse existent uniquement dans les pays pauvres, alors qu’ils sous-tendent toute réflexion sur l’éthique ; (2) il exclut pour les pays riches le besoin de remettre en question la recherche qu’ils font intra muros sans se référer au droit universel aux soins médicaux.