13 juin 2008
Flora Mele et al., « L'atelier dramatique de Charles-Simon Favart d'après ses manuscrits », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.2xgu5j
Charles-Simon Favart fut un représentant de l'histoire des théâtres parisiens au XVIIIe siècle et, en particulier, de la Foire et de la Comédie-Italienne. À la fin de son "premier essai de jeunesse", il nota ces mots : "bon à jeter au feu". Cette affirmation fut répétée plusieurs fois dans d'autres manuscrits ; était-elle symptomatique du peu d'importance que l'auteur attachait au texte écrit, ou bien, cachait-elle autre chose? C'est la question que nous nous posions au début de notre recherche et du dépouillement des archives manuscrites de la famille Favart. Notre recherche a permis de mettre en lumière que Favart considéra l'écriture théâtrale comme un travail de « recyclage » et de remaniement de son répertoire. Il ne jeta pas ses manuscrits au feu, au contraire, il les conserva pour les réutiliser, et ceux-ci constituèrent la matière première de son travail comme un "magasin de bonnes choses faites". Pour l'auteur, la pièce était comme un métier à tisser permanent dont la base était savamment conservée. Il s'agissait d'une technique se rapprochant du pastiche, dans l'acception d'une imitation volontaire, menant à la variation sur thème. Les manuscrits de Favart demeurent un instrument essentiel à la compréhension de l'esthétique de l'auteur et de l'évolution de la dramaturgie française au XVIIIe siècle, ainsi qu'une source d'information sur les Foires, la Comédie-Italienne et les théâtres de société. "