L’Égypte dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval : entre réalisme et attentes fantasmées

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2020

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Thibault Hourcade, « L’Égypte dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval : entre réalisme et attentes fantasmées », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.2xl2za


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Après la traduction des Contes des Mille et Une Nuits par Antoine Galland en 1711, la fascination de l’Occident pour l’Orient ne cesse de croître et atteint son point culminant au XIXe siècle, à l’apogée de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Orientalisme. Cet essor d’un fantasme oriental fonctionne de pair avec le renouveau de l’écriture de voyage, et nombreux sont les écrivains qui s’adonnent à cet exercice littéraire : Chateaubriand, Lamartine, Gautier, Flaubert, Hugo ou encore celui qui nous intéresse dans cette étude, Gérard de Nerval. Il faut dire que pour le poète et le voyageur romantique, l’Orient, et en particulier l’Égypte, exerce un magnétisme irrésistible. Il s’agit pour Nerval d’une véritable terre sacrée, source culturelle et spirituelle de notre civilisation. Le joyau du Nil dégage une aura magique et se fait l’héritier d’un passé fantasmé. C’est dans ce cadre mystique et exotique que Nerval choisit de mettre à l’épreuve son écriture en commençant la rédaction du Voyage en Orient, car après ses crises de démence, l’auteur des Chimères cherche à se reconstruire et cette reconstruction est aussi bien psychique que littéraire. Le Voyage en Orient est une œuvre publiée très tardivement, en 1851, soit plus de dix ans après le voyage en question. Cette distanciation temporelle pose de fait la question de la véridicité du discours viatique et place une ambiguïté permanente entre le « je » narrateur et le « je » personnage. Nerval met ainsi en place une œuvre composite dans laquelle il manipule tout un réservoir culturel et imaginaire qu’il fait sien. L’Égypte est également le lieu privilégié de sa recherche spirituelle et de sa rencontre avec Isis, la déesse voilée. Mais l’écriture nervalienne n’est pas seulement une écriture onirique ou exubérante. En effet, Nerval nous offre également un regard très aiguisé sur l’environnement oriental et nous met face à une réalité beaucoup plus concrète et sensible que ses illustres prédécesseurs. L’apprentissage de la langue arabe et le désir de se fondre dans la population locale rendent le regard de Nerval bien plus authentique et transforment l’écriture nervalienne en quasi-réalisme, et c’est bien dans cette ambivalence que se trouve la clé du mystère égyptien. Cette étude sur le Voyage en Orient s’appuie également sur les nombreuses correspondances de l’auteur, notamment avec son père, qui sont autant de témoignages d’un voyage qu’il est souvent difficile de recontextualiser, mais qui témoignent également de la construction de l’ethos de l’écrivain. La fascination égyptienne de Nerval comporte donc des aspects sensoriels, spirituels et littéraires qui transforment l’écriture de voyage en un formidable outil pour nous en dire plus sur lui et sur le monde.

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