De l'imprégnation et de l'approche à la volée

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2017

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Philippe Mouillon, « De l'imprégnation et de l'approche à la volée », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.2xow0t


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Résumé Fr

Tout semble clair et limpide dans notre approche du paysage, et pourtant tout est étrange dans cette notion quand on s'y attarde. On ne regarde sans doute pas le paysage aujourd'hui comme on le regardait avant-hier, lorsque les individus étaient majoritairement des artisans de la terre, pasteurs ou laboureurs, ni même plus récemment lorsque notre rapport quotidien au monde extérieur ne transitait pas encore si fréquemment par l'écran d'ordinateur ou de téléphone mobile. Ce mot « paysage » est apparu tardivement dans les principales langues européennes et sensiblement à la même époque (vers 1510) comme si pendant très longtemps les femmes et les hommes qui ont habité et pratiqué le territoire avant nous n'avaient pas ressenti le besoin de nommer ce lointain des environs. Le mot est employé pour la première fois en Europe plusieurs années après l'apparition des premières peintures de paysage (réalisées aux alentours de 1495), et le mot « paysage » traduit d'abord une représentation peinte avant de devenir une « portion de nature qui s'offre à la vue de l'observateur », selon la définition du dictionnaire Le Robert. Cette définition est, là aussi, étrange car elle repose sur des impensés qui nous enlisent, pour reprendre les mots de François Jullien : le rapport de la partie avec le tout, la domination de la perception visuelle, la distinction sujet / objet. Le paysage suppose toujours en Europe l'extériorité du spectateur, c'est à dire le face à face entre de la nature, présentant le paysage comme un objet, et un observateur se posant en sujet, sujet retiré du paysage, sur lequel il apporte un point de vue, qu'il observe et objective, sans s'y inscrire. Sommes-nous si sûrs de ne pas être inscrits dans l'écosystème du milieu que nous observons ?

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