3 janvier 2024
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Kinga Földváry, « “Thy father's moral parts / Mayst thou inherit too!” – Paternal and Generic Legacies in TNT’s Will », TV/Series, ID : 10670/1.2yd9vh
Bien qu’elle se présente à bien des égards comme une exploration novatrice de l’ascension de Shakespeare vers la gloire, la série Will, créée par Craig Pierce et diffusée en 2017 sur TNT avant d’être annulée, partage un nombre surprenant de caractéristiques avec les biopics shakespeariens antérieurs. La série s’appuie sur les conventions familières du genre, en particulier l’image de l’auteur solitaire au travail, dont le riche monde intérieur contraste avec la terne réalité de sa morne existence quotidienne. Outre cet héritage générique, la série s’intéresse aussi à la question de l’héritage paternel, présentant l’auteur à la fois comme un père et comme un fils, souvent conscient de ses faillites morales dans les deux rôles. D’un côté, le devoir filial qui le pousse à rester loyal à la foi catholique de son père ne cesse de le mettre en danger de mort, mais ses obligations religieuses entrent en conflit avec son désir de laisser sa marque dans le monde du théâtre. En même temps, il a également une conscience aiguë de son échec à être un père exemplaire pour son propre fils et du prix personnel à payer pour le succès professionnel. Une combinaison souvent anachronique d’éléments hérités et innovants ajoute une dynamique carnavalesque à la série, qui, en dépit de sa courte durée de diffusion, témoigne de l’intérêt continu de la télévision pour le phénomène Shakespeare.