Une défiguration contemporaine de la démocratie représentative : Le populisme et la politique du factionnalisme

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2023

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Nadia Urbinati et al., « Une défiguration contemporaine de la démocratie représentative : Le populisme et la politique du factionnalisme », Civitas Europa, ID : 10670/1.2z91r5


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Les mouvements populistes transforment profondément la démocratie représentative contemporaine en jouant habilement (leur profit) avec ses règles du jeu. Pour comprendre ce phénomène paradoxal, l’article se concentre sur le statut qui est reconnu aux partis politiques dans la façon dont les mouvements populistes contemporains conçoivent la démocratie. Comment comprendre que la vision populiste de la démocratie soit si radicalement opposée à la politique partisane telle que la pratiquent habituellement les démocraties représentatives ? La réponse peut être formulée ainsi : le populisme au pouvoir peut être assimilée à une démocratie post-partisane dans la mesure où elle repose sur une partialité radicale. Les attaques rhétoriques contre la partialité du système partisan sont paradoxalement mobilisées dans le but d’atteindre une majorité électorale. Cette majorité n’est pas seulement une donnée numérique ; c’est surtout le nom de l’agrégat que le leader incarne en tant qu’il constitue la seule part de la société méritant de gouverner pour son propre bien. Cette compréhension du phénomène populiste est impossible si l’on reste intellectuellement enfermé dans le paradigme « minimaliste » (ou schumpétérien) de la démocratie représentative.

Populist movements are causing far-reaching changes in contemporary representative democracy by playing cleverly (and to their advantage) with its rules of the game. In order to understand this paradoxical phenomenon, the article focuses on political parties’ status in the way in which contemporary populist movements perceive democracy. How does one come to understand that the populist vision of democracy is so radically opposed to party politics as normally practiced by representative democracies? The answer may be formulated as follows: populism in power may be likened to a post-party democracy insofar as it is based on a radical form of partisanship. Paradoxically, rhetorical attacks on the party system’s partisanship are made with the goal of achieving an electoral majority. Such majority is not just numerical; it is above all the name of the aggregate that the leader embodies insofar as it is the only part of society deserving to govern for its own good. Such understanding of the populist phenomenon is impossible if one remains intellectually wedded to the “minimalist” (or Schumpeterian) paradigm of representative democracy.

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