Au risque de la folie : penser le soin en Unité pour malades difficiles. Apport des outils projectifs

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2020

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Paul Béraud et al., « Au risque de la folie : penser le soin en Unité pour malades difficiles. Apport des outils projectifs », Psychologie clinique et projective, ID : 10670/1.2zcadm


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Le travail clinique en psychiatrie (plus précisément en Unité pour Malades Difficiles) avec des patients psychotiques réputés dangereux mobilise des défenses qui, au sein de la dynamique thérapeutique, favorise bien souvent des stratégies de soins en appui sur des logiques de contrôle ou sur des outils d’anticipation du risque. Au regard de ces pathologies confrontant à toutes les formes les plus énigmatiques de la pensée et de l’être, le travail clinique – dans son ambition salvatrice – peut être désavoué puisque tout rapport à la pensée converse avec l’intolérable. Dans ce contexte, les outils projectifs, qui à la fois rendent possible l’évaluation clinique tout en préservant la rencontre et son approche subjectivante, fonctionnent comme des embrayeurs du soin. La démarche projective entre ainsi au service d’un apprivoisement de la pensée quand celle-ci se présente comme une menace. C’est à partir de la rencontre clinique d’un patient ayant tué sa mère par strangulation, en appui sur la passation du Rorschach (en test et re-test), que nous envisagerons comment ces outils contribuent à identifier, nommer et mettre au travail ce qui relève des processus de pensée.

Clinical work in psychiatry (more specifically in a Unit for Difficult Patients) with psychotic patients deemed to be dangerous mobilizes defenses which, within the therapeutic dynamic, very often favors care strategies based on logic of control or on risk anticipation tools. With regard to these pathologies confronting all the most enigmatic forms of thought and being, clinical work – in its saving ambition – can be disavowed since any relation to thought converses with the intolerable. In this context, projective tools, which at the same time make clinical evaluation possible while preserving the encounter and its subjective approach, function as shifts in care. The projective approach thus comes to the service of a taming of thought when thought itself is seen as a threat. Based on the clinical encounter of a patient who killed his mother by strangulation, based on the passing of the Rorschach (in test and re-test), that we will consider how these tools help to identify, name and put to work what is part of the thought processes.

El trabajo clínico psiquiátrico, en Unidades para Enfermos Difíciles, con pacientes psicóticos considerados peligrosos, moviliza defensas que, en el sentido de la dinámica terapéutica, favorecen regularmente la aparición de estrategias de practica clínica de cuidado apoyándose en las lógicas de control o en los instrumentos de anticipación de riesgo. À la luz de estas patologías que confrontan a todo tipo de formas enigmáticas del pensamiento y del ser, el trabajo clínico – en su ambición salvadora- puede ser negado ya que todo lo que pueda ser pensado aquí conversa con lo intolerable. En este contexto, los instrumentos proyectivos, que a la vez tornaron posible la evaluación clínica preservando el encuentro y su aproximación subjetivante, funcionan como bordados del cuidado. La práctica proyectiva ingresa así al servicio de un aprovisionamiento del pensamiento cuando éste se presenta al otro como una amenaza. Es a partir del encuentro clínico con un hombre que había matado por estrangulación a su madre, apoyándonos en el Rorschach (en test y re-test), es que consideramos que estos instrumentos contribuyen a identificar, nombrar y poner a trabar los procesos del pensamiento.

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