Dieu au Collège de France

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Dieu au Collège de France, le sixième volume de la collection « Passage des disciplines », est issu d’un colloque qui s’est tenu au Collège de France en juin 2021, après un retard d’une année provoqué par la pandémie. Il prenait la suite d’une série de quatre colloques organisés dans le cadre du programme de recherche « Passage des disciplines », portant sur l’histoire de l’émergence (ou de la disparition) des disciplines enseignées au Collège de France, ainsi que dans le haut enseignement parisien, français et international, à partir du poste d’observation privilégié qu’offre le Collège de France. « Dieu » n’est certes ni une nouvelle discipline au xixe siècle ni un « fondateur de discursivité », à l’instar des autres savants que Foucault qualifiait ainsi pour désigner des inventeurs non seulement de nouveaux discours, mais d’un nouveau continent discursif, d’une nouvelle épistémè. Dieu est manifestement un « inventeur de discursivité » très ancien et le continent discursif qu’il a inauguré est considérablement plus diffus que ceux qui portent les noms de Freud, Darwin, Einstein ou Durkheim, qui ont fait l’objet des colloques précédents, et pour les trois premiers, de trois volumes de la collection. Il nous a pourtant semblé possible de nous interroger, en collaboration avec Thomas Römer, titulaire de la chaire des milieux bibliques, sur la science de Dieu et sur la manière dont le Collège, à différents moments de son histoire, et, à travers cet établissement, l’université, le haut enseignement en général, la vie des idées ont fait leur place aux sciences des religions.

Dieu au Collège de France, volume 6 of the « Passage des disciplines » series, includes texts that were presented during the symposium “Dieu at the Collège de France”, which was held in June 2021, after the delays caused by the pandemic, as part of “Passage des disciplines. Global history of the Collège de France, 19th-20th century”. This research program and the series associated with it examines the genesis of scientific and literary fields of knowledge, their mapping and their evolution during the 19th and 20th centuries, on both national and international levels, from the standpoint afforded by the history of the renewal of academic chairs at the Collège de France. “Dieu” is, to be sure, not a new 19th discipline, or a “founder of discursivity”, as Foucault called the scholars who had invented not only new discourses, but, more broadly, discursive continents, new “épistemes”. God is certainly an ancient “inventor of discursivity” and the discursive continent that he has launched is considerably more diffuse than those which come from Freud, Darwin, Einstein or Durkheim, which were the object of preceding symposia, and, for the first three ones, of the first three volumes of the series. Yet, it seemed to us possible to examine, in collaboration with Thomas Römer, holder of the chair The Hebrew Bible and its Contexts, the science of God and how the Collège de France, at different times of its history, and through this institution, the university, higher education in general, the life of ideas, made way for the sciences of religion.