2014
Jean Varlet et al., « Une insularité sans îles ? De l’insularité topographique à l’insularité topologique en milieu continental. Le rôle des réseaux de transports », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.2zm30m
Bien que s’imposant comme une évidence, la définition de l’île ne s’appliquerait-elle qu’à l’espacetopographique ? L’insularisation des espaces continentaux est-elle également possible dans un espacetopologique, notamment du fait des réseaux de transports ?Pour répondre à cette question, la démarche procède dans un premier temps à un examenépistémologique du concept d’insularité. Elle identifie les marqueurs de l’insularité topographique(fragmentation, dépendance, périphéricité, vulnérabilité) puis analyse leur signification pour legéographe des transports, laquelle se traduit sous trois formes : l’existence d’une solution de continuitéspatiale ou territoriale, la succession de multiples ruptures dans les vitesses et les rythmes dedéplacements, l’importance d’un périmètre.Dans un deuxième temps, elle s’interroge sur la transposition de la notion d’insularité en milieucontinental, en tant que création socio-spatiale née des pratiques des acteurs. Elle fait émerger alorsd’une part l’insularité comme produit d’une discontinuité simple, par exemple la station de montagne(rôle primordial de la solution de continuité territoriale) par opposition au territoire-réseau marqué par lerôle exclusif du périmètre ; et d’autre part l’insularité double des réseaux, avec le cas des réseaux enétoile (hub and spokes, étoile de LGV/TGV), qui sont générateurs d’archipels, et le complexeaéroportuaire comme territorialité entre île et archipel.