1991
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Alain Argant, « Carnivores quaternaires de Bourgogne », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon (documents), ID : 10670/1.3007a6...
Trente-six gisements paléontologiques ou préhistoriques ayant livré de la faune sont recensés en Bourgogne. Chaque gisement rassemble un minimum d'informations : situation, historique des fouilles, stratigraphie, liste de faune, lieu de conservation du matériel, éléments de datation connus. Quelques sites fouillés personnellement font l'objet d'une présentation plus détaillée. La seconde partie correspond aux données paléontologiques brutes qu'apportent les vingt-quatre espèces fossiles de Carnivores rencontrées en Bourgogne. Certaines, toujours rares, comme Panthera gombaszoegensis, Ursus thibetanus, Felis minuta, fournissent des indications nouvelles. D'autres, bien représentées par un abondant matériel, comme Panthera mosbachensis, Panthera spelaea, Ursus deningeri, Ursus spelaeus, apportent de nombreuses informations et constituent de solides jalons, bien échelonnés dans le temps à partir du Pléistocène moyen. Pour chaque espèce, le biotope et les indications climatiques sont discutés à la lumière des enseignements qu'il est possible de tirer des gisements de Bourgogne. Ces données sont utilisées dans la troisième partie, en comparaison avec celles d'autres gisements d'Europe occidentale, pour essayer de répondre à la question : peut-on dater un gisement, ou une couche de ce gisement, à l'aide des Carnivores ? Parmi toutes les espèces étudiées, certaines, peu représentées dans les gisements et donc peu connues, n'apportent que de rares indications chronologiques. Dans les cas les plus favorables (matériel plus abondant, bien étudié, espèce à évolution graduelle), Canis lupus, Ursus deningeri-spelaeus, Panthera mosbachensis-spelaea, il devient possible de confronter le matériel de Bourgogne au modèle théorique que constitue une lignée évolutive et d'en tirer des éléments de datation. Cette confrontation, à l'échelle régionale ou même microrégionale qui élimine un certain nombre de paramètres (substrat géologique, altitude, relief, climat, végétation...), présente un intérêt tout particulier. Une biochronologie des gisements de Bourgogne est enfin tentée, et un tableau de synthèse termine l'ouvrage. Si établir une chronologie précise du Quaternaire de Bourgogne, basée uniquement sur la paléontologie des Carnivores paraît impossible, ceux-ci apportent cependant de nombreuses informations pouvant devenir, dans certains cas, un élément de datation non négligeable. La richesse de la Bourgogne en gisements paléontologiques, datant souvent du Pléistocène moyen, fait d'autant plus regretter le gigantesque gâchis d'informations dû aux "méthodes" de fouilles anciennes, qu'une étude fine, la plus complète possible, à l'échelle régionale, constitue un outil fondamental de la biochronologie et de la connaissance des mécanismes de l'évolution.