2023
Cairn
Jean-Claude Ternaux, « La mythologie dans l’Hécatombe à Diane », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.30q0nv
On a remarqué que, dans les années 1570, les poètes utilisent moins la mythologie. Pourtant, près de la moitié des poèmes du Printemps, à des degrés divers, est marquée par la fable antique. Dans ce canzoniere, la mythologie a rarement une fonction purement ornementale, quand les constellations et les créatures marines servent à filer la métaphore de la navigation amoureuse. De façon traditionnelle, grâce à elle, sont évoqués, de façon traditionnelle, les plaisirs de l’amour. Mais, d’une part, la Fortune est hostile ; d’autre part, Cupidon et les Amours sont présentés de façon à signifier le naufrage amoureux dans lequel se complaît le poète. Pour dénoncer le rôle néfaste du petit dieu de l’amour, qui mérite un procès, la plume du poète, de manière surprenante, vient tremper dans la trivialité. Toutefois, confondue avec la déesse homonyme, Diane Salviati est bien célébrée. La mythologie retrouve alors toute sa vitalité : le Léthé permet l’oubli et, désirant mourir, l’amant malheureux se métamorphose en différentes figures antiques. Aubigné renoue ainsi avec le Ronsard des Amours, mais son lyrisme, plus sombre relève davantage de la sincérité.