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Gérard-François Dumont, « La ruralité : « je t’aime moi non plus » », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.30s0vx
En France, les années 2010 ont été particulièrement marquées par « l’idéologie de la métropolisation ». Au début de la décennie, l’Insee a fait disparaître l’adjectif rural de son analyse des territoires selon le zonage en aires urbaines. Et l’État a multiplié les textes pour favoriser les territoires les plus peuplés en leur donnant des statuts administratifs spécifiques intitulés métropoles, au nom d’une croyance selon laquelle la compétitivité de la France dépendrait très majoritairement que des grandes villes qui, en outre, sauraient ruisseler sur le reste des territoires. La mise en évidence de l’absurdité de cette idéologie par des travaux reconnus ou encore le mouvement des gilets jaunes de l’automne 2018 ont conduit le gouvernement à découvrir l’existence de ruralités en France. Ce renversement signifie-t-il que l’État ait abandonné son attitude fondée sur l’idée que la France est censée devenir exclusivement urbaine.