Etude des déterminants psychiques et contextuels de la santé mentale et de la recherche d'emploi chez les personnes sans emploi : résultats préliminaires

Résumé Fr

Introduction. – Le chômage a un impact négatif sur la santé mentale par le biais de différents facteurs. Les modèles explicatifs privatifs (e.g. Jahoda, 1982) expliquent cette dégradation par le manque de satisfaction de certaines fonctions latentes de l’emploi (accès à une structure temporelle, des activités, des contacts sociaux, des buts, un statut). Si ce modèle a été validé empiriquement (Paul & Bartrum, 2008), d’autres études le remettent en question (Hoare & Machin, 2006). Certains facteurs, comme le contrôle personnel (Creed & Bartrum, 2008) et la discrimination perçue (Seghouat, 2021) semblent expliquer une part supplémentaire de la détresse psychologique des chercheurs d’emploi. Dans cette étude, nous cherchons dans un premier temps à confirmer l’efficacité du modèle et reproduire ces études sur une population française. Dans un second temps, nous étudions l’apport explicatif d’autres facteurs relevant du capital psychologique (optimisme, résilience, espoir, sentiment de contrôle personnel) et des capacités de coping sur la détresse psychologique, l’estime de soi et la recherche d’emploi. Méthodologie. – Notre étude interroge à l’aide d’un auto-questionnaire informatisé une population de 300 personnes sans emploi, majoritairement féminine (78%), âgée en moyenne de 37,7 ans (E.T.=11.8). La satisfaction des fonctions latentes et manifestes de l’emploi (LAMB-Short), la discrimination perçue, le capital psychologique (CPC-12) et le coping (BRIEF-COPE) ont été investigués. Leur contribution à la détresse psychologique (GHQ-12), l’estime de soi et l’effort général de recherche d’emploi ont été mesurées à l’aide d’analyses de régression multiples. Résultats attendus. – Cette étude quantitative vise à analyser le pouvoir explicatif des variables déterminantes, positivement ou négativement, de la santé mentale et de la recherche d’emploi chez les personnes sans emploi. Nous faisons l’hypothèse que les différentes stratégies de coping, le capital psychologique, et les fonctions latentes et manifeste seront identifiés comme des variables impactant, positivement ou négativement, la santé mentale et les comportements de recherche d’emploi.Conclusion. – Nous proposons un nouveau modèle de compréhension des déterminants de la santé mentale des personnes sans emploi en France en ajoutant au modèle privatif de nouvelles variables psychiques et contextuelles. Les variables les plus corrélées à la détresse psychologique pourront ainsi faire l’objet d’un repérage précoce et d’actions de prévention ciblées afin de limiter la dégradation de la santé mentale des personnes sans emploi.