Fires in the valley? On the banks of the Seine-Eure confluence (Normandy), chronicle of an evolving Neolithic ecosystem Des feux dans la vallée ? Sur les berges de la confluence Seine-Eure (Normandie), chronique d’un écosystème néolithique évolutif En Fr

Résumé En Fr

The many combustion structures for heating stones recorded in the Seine-Eure confluence region (Normandy) are used here as a guiding thread in a study of the Neolithic occupations of riverbanks and valley bottoms. In these settings, preventive archaeology has revealed sites with features unknown in settlements, over a wide spatial and temporal scale. Most of the data presented here come from the excavations at Louviers ‘Avenue Winston Churchill’ and Alizay ‘Le Postel’. These two sites comprise hundreds of stone-heating structures, also found in a wide variety of contexts in north-western France: settlements, riverbanks, coastlines, megaliths, etc. Data from these structures are often considered to be of limited value (variable conservation, few or no artefacts). However, the study of the different components of these structures reveals forms of Neolithic social organisation that are rare or unknown in settlements. These environments provide a glimpse of an entire section of the Neolithic technical system that developed at the crossroads of a global territorial management macroeconomic model, and a complex interplay of social and environmental interactions.

Les structures de combustion à pierres chauffées, très nombreuses dans la région de la confluence Seine-Eure (Normandie), sont utilisées comme fil conducteur d’une étude des occupations néolithiques des berges et des fonds de vallées. Dans ces milieux, l’archéologie préventive a révélé, sur des échelles spatiales et temporelles étendues, des sites aux caractères inconnus dans les habitats : les fouilles de Louviers « Avenue Winston Churchill » et Alizay « Le Postel » fournissent l’essentiel de la documentation utilisée ici. Les structures à pierres chauffées se comptent par centaines sur ces deux sites, mais également dans des contextes très variés du Nord-Ouest de la France : habitats, berges de cours d’eau, littoraux, mégalithes, etc. Pour autant, elles livrent des données souvent considérées comme peu éloquentes (conservation variable, pas ou peu de mobilier). En étudiant successivement différentes composantes de ces structures, nous montrons au contraire qu’elles cristallisent des formes d’organisation sociale néolithique rares ou inédites dans les habitats. Ces milieux permettent d’entrevoir un pan entier du système technique néolithique qui se déploie au croisement d’un modèle macroéconomique d’exploitation globale des territoires et d’un jeu complexe d’interactions sociales et environnementales.