15 décembre 2017
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Séverine Hurard, « Archéologie des élites rurales ordinaires dans le Bassin parisien (IIIe-XVIIIe siècle) », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.31y2wp
Cette thèse entend démontrer que l’archéologie, à travers la diversité des formes de l’habitat, permet d’enregistrer les niveaux les plus modestes des élites du monde rural médiéval et moderne et de reconnaître la diversité sociologique des cercles sociaux intermédiaires, aristocratiques comme paysans. La démarche a donc consisté à chercher dans l'ordinaire des pratiques sociales, dans les formes de l'habitat, dans les logiques spatiales, dans les choix économiques et culturels de ces acteurs, l'expression matérielle de stratégies d’ascension et d’ancrage social liées à l’exploitation et aux revenus de la terre. La première étape de cette analyse a été consacrée à une relecture historiographique des notions d’élites et de lieu de pouvoir, respectivement élargies au monde paysan et à une large variété de sites archéologiques. La deuxième partie présente, en se concentrant sur leurs caractéristiques élitaires, les sites du corpus, d'abord études de cas issues d'une pratique personnelle de l'archéologie préventive, puis sites de comparaison choisis dans un large Bassin Parisien. Enfin, la troisième partie est dédiée à une discussion sur la pertinence et la relativité des estimateurs archéologiques de la distinction sociale, adaptés à des contextes sociaux plus ambigus. Elle se conclut sur une ré-interrogation de nos modèles interprétatifs autour de la question de la faible lisibilité des petits sites élitaires ecclésiastiques du premier Moyen Âge et des processus d'acculturation d’élites en quête d’ascension et d’enracinement à la fin de l’Antiquité.