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Pierre Morelli, « Les réseaux numériques mis à la question par l’art. Regards et interrogations artistiques sur les technologies émergentes », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.3917/lige.189.0137
La pandémie covid-19 se propage dans un contexte communicationnel qui redouble sa dimension pathologique par une viralité informationnelle. Signature virale dont les conséquences sanitaires sont cartographiées en temps réel via les réseaux numériques le virus SARS-CoV-2 est suivi à la trace. Si l’unique prophylaxie possible, à défaut de traitements médicaux efficaces, reste la distanciation sociale qu’ils contribuent à garantir, renvoyant les contacts et les échanges dans une sphère virtuelle, les réseaux numériques offrent par ailleurs aux réorganisations sociales imposées dans l’urgence des cadres expérientiels propices aux transferts relationnels et à ceux des activités sociales. Que les artistes s’emparent de questions sociales et sociétales n’est pas nouveau en soi. Bien avant cette situation pandémique nombre d’entre eux ont entrepris d’interroger la place prise par les réseaux numériques dans la vie sociale. Cette contribution interroge l’intérêt que manifestèrent, dès les années 80 puis au moment de l’invention d’internet, des artistes à l’égard des réseaux, territoires et supports d’action et d’interrelations. à force d’expérimentations plastiques et de recherches esthétiques menées à travers toutes sortes d’œuvres et d’installations interactives, ils en questionnent les dimensions sociales et sociétales actuelles et futures. Pris comme appareils de perception, les réseaux numériques constituent non seulement des dispositifs de mise en forme et en visibilité de communautés, mais aussi des moyens et des opportunités de modéliser et d’analyser, d’un point de vue communicationnel la complexité contemporaine avec laquelle se construisent et se croisent les échanges interpersonnels.