2010
Cairn
Alessandro Giacone, « Le « Plan Solo » : anatomie d'un « coup d'État » », Parlement[s], Revue d'histoire politique, ID : 10670/1.33305f...
La situation politique italienne au début des années 1960 est marquée par l’instabilité politique et par les tensions sociales. En mai 1962, Antonio Segni devient Président de la République grâce au changement d’alliance de son parti, la Démocratie chrétienne. Jusque là alliée au MSI, elle se tourne vers les partis de gauche et en particulier le PSI de Nenni. Et en novembre 1963, Moro devient Président du Conseil. Pourtant l’attitude de Segni provoque des dissensions au sein du gouvernement de coalition. De Lorenzo, chef des Carabiniers, prépare au printemps 1964 le « plan Solo », destiné, en cas d’émeute, à contrôler notamment les centres stratégiques de Rome, les sièges du PCI et du PSI et à déplacer une liste de personnalités. Lorsque Moro remet sa démission le 26 juin, le président de la République commence les consultations pour le remplacer et le plan Solo est rendu opérationnel. Peut-on parler de projet de coup d’État ? Si certains aspects du plan sont inconstitutionnels, il semble plutôt s’agir d’un plan de sûreté publique, à vocation défensive, qui constitue un moyen de pression fort utile à Segni à l’heure des négociations. La politique du nouveau gouvernement, finalement dirigé lui aussi par Moro, s’en trouve amendée.