3 décembre 2019
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Morgan Kitzmann, « Le complément grand-parental », Archined : l'archive ouverte de l'INED, ID : 10670/1.33c689...
En France, les politiques de conciliation travail-famille reposent principalement sur le développement de modes de garde institutionnels. Les grands-parents continuent pourtant d’occuper une place importante dans les arrangements quotidiens des familles. Comment expliquer leur implication dans la garde des jeunes enfants ? En alliant sociologies de la famille et de l’articulation des temps sociaux, et en croisant méthodes qualitatives et quantitatives, cette thèse s’intéresse aux bricolages des parents au quotidien pour articuler vies familiale et professionnelle, à travers l’étude du cas limite qu’est le recours à l’aide des grands-parents. Cette thèse met l’emphase sur deux logiques. 1) S’il existe une norme de bonne grand-parentalité qui règle la façon dont les grands-parents s’impliquent dans la garde de leurs petits-enfants, celle-ci émane des catégories sociales supérieures et n’est pas intériorisée de façon homogène dans tous les milieux sociaux. Les stratégies éducatives des parents et les attentes vis-à-vis des grands-parents diffèrent selon l’origine sociale. 2) Les contextes professionnels, familiaux et institutionnels jouent comme des contraintes et des opportunités qui influent sur les arrangements quotidiens des parents et les conduisent à infléchir leurs stratégies éducatives quant à l’implication des grands-parents. L’analyse de l’articulation de ces logiques permet d’identifier quatre types de garde grand-parentale : dépannage, routine, intensif et loisirs. Cette thèse montre enfin la corrélation entre développement des enfants et garde grand-parentale, invitant à penser cet objet comme un ensemble diversifié de pratiques vectrices d’inégalités sociales.