1 décembre 2017
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Orlando Manzano Guerrero, « « El viraje de Esquerra Republicana de Catalunya en el nuevo escenario político catalán (de 2010 a 2015) » », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.33dca5...
Les trois élections régionales qui ont eu lieu en Catalogne au cours de la période comprise entre 2010 et 2015 ont permis de mettre en évidence non seulement la profonde instabilité, mais aussi la radicalisation et la fragmentation croissantes qui caractérisent la scène politique catalane depuis quelque temps. Dans ce contexte, la dimension prise par le parti Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) est particulièrement significative. Après avoir participé à la coalition de gauche qui a gouverné cette Communauté autonome de 2003 à 2010, la formation nationaliste n’a pu obtenir que 10 sièges lors des élections anticipées de 2010, devenant ainsi la cinquième force parlementaire de la région. Depuis lors, sa position sera celle d’une opposition totale aux politiques économiques et sociales mises en oeuvre pendant la législature par le nouveau gouvernement formé par la fédération de centre-droit Convergència i Unió (CiU). La tenue d’un nouveau scrutin deux années plus tard a favorisé un changement important dans la situation et les stratégies d’ERC : d’une part, la formation a réussi à doubler son nombre de sièges au Parlement régional ; d’autre part, elle s’est engagée à exercer une « opposition responsable », en collaborant avec le gouvernement de CiU – une fois de plus vainqueur des élections – et en garantissant sa « stabilité » parlementaire1. En échange, ce dernier s’est engagé à organiser un référendum d’autodétermination en Catalogne. Enfin, en 2015, les deux formations politiques sont allées encore plus loin dans leur coopération, en présentant une candidature unique lors du scrutin tenu cette année-là. La victoire de cette coalition inédite composée de deux partis qui, bien qu’appartenant à la même famille dans la dimension centre-périphérie, se sont historiquement situés dans des pôles opposés du spectre politique dans l’axe droite-gauche, permettrait à ERC de passer du statut de parti d’opposition minoritaire à celui de principal partenaire gouvernemental au niveau régional. Le virage opéré par ERC s’est donc traduit par une amélioration significative de ses résultats électoraux et par un changement radical de ses relations avec le parti au pouvoir. Peut-on considérer cela comme un reflet de la modification des positions idéologiques défendues de longue date par la gauche républicaine de Catalogne ? Quels sont les facteurs endogènes et exogènes qui ont contribué au revirement soudain de la situation de cette formation dans la sphère politique catalane ?