Endurer la plantation : ethnographies croisées des "pionniers" de l'agrobusiness et des Paĩ Tavyterã/Kaiowa à la frontière du Paraguay et du Brésil Enduring the plantatio : Cross-ethnographies of agribusiness “pioneers” and the Paĩ Tavyterã/Kaiowa on the border of Paraguay and Brazil Fr En

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12 décembre 2024

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Paul Fabié, « Endurer la plantation : ethnographies croisées des "pionniers" de l'agrobusiness et des Paĩ Tavyterã/Kaiowa à la frontière du Paraguay et du Brésil », Theses.fr, ID : 10670/1.353aad...


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Dans le contexte frontalier entre le Mato Grosso du Sud au Brésil et le département paraguayen de l’Amambay, la thèse propose deux ethnographies croisées, l’une auprès des acteurs de l’agrobusiness et l’autre avec les autochtones Guarani Paĩ Tavyterã/Kaiowa. Par une ethnographie au quotidien, l’analyse distincte de ces deux groupes permet de décrire, d’opposer et de contraster deux rapports au territoire de plantation. D’une part, la thèse analyse les affinités entre les acteurs de l’agrobusiness, le sol qu’ils investissent affectivement et économiquement et une plante, le soja. Par une analyse des pratiques agronomiques de soin à la plantation, ce travail rend compte des mécanismes par lesquels ces acteurs justifient leur occupation coloniale du sol, et décrit comment, en se positionnant comme victimes de processus globaux, ils actualisent et perpétuent la violence coloniale contre les populations amérindiennes qui cohabitent sur le territoire et revendiquent le droit aux terres. D’autre part, la thèse propose une ethnographie des trois communautés qui vivent au contact permanent de monocultures de plantation. Sur des territoires restreints récupérés des mains de l’agro-industrie et sur une terre contaminée et ravagée, les autochtones frayent dans un contexte hostile : l’insertion à l’économie précaire d’un travail raréfié impose de trouver des sources de revenus entre les champs de la plantation, les bois du narcotrafic et dans la grappille autonome. À l’encontre de toute forme idéalisée de résistance autochtone, cette partie analyse la dimension interstitielle de la vie et montre comment, dans les rets de l’extrême violence subie, se trouvent des manières d’alimenter un lien affectif au territoire et au végétal. Ensemble, ces analyses croisées concourent à une mise en contraste d’un territoire en conflit, rendant compte de la persistance des Paĩ Tavyterã/Kaiowa et des logiques affectives de la violence plantationnaire. Ce faisant, cette thèse contribue à penser la fragilité des assemblages du capitalisme et la de la persistance amérindienne.

Against the backdrop of the border between Mato Grosso do Sul in Brazil and the Paraguayan department of Amambay, this thesis is a double ethnography, it follows both agribusiness actors and the indigenous Guarani Paĩ Tavyterã/Kaiowa. Through daily ethnography, the separate analysis of these two groups enables me to describe, oppose and contrast two relationships to plantation territory. This thesis focuses on the affinities between agribusiness actors, the soil they invest in emotionally and economically, and the soybean plant. The description of the agronomic practices used to care for the plantation reveals the mechanisms by which these actors justify their colonial occupation of the land, and by positioning themselves as victims of global processes, actualize their position as perpetrators of colonial violence against the Amerindian populations who cohabit on the territory and claim their right to the land. On the other hand, this thesis is an ethnography of three communities living in permanent contact with plantation monocultures. On restricted territories reclaimed from the hands of agroindustry and on contaminated, ravaged land, the natives make a do in a hostile context: insertion into the precarious economy of a rarefied work force means finding sources of income between the plantation fields, the woods of drug trafficking and occasional pilferage. Contrary to any idealized form of indigenous resistance, this section analyzes the interstitial dimension of life and shows how, in the midst of extreme violence, they find ways to nurture an affective bond with the land and plants. Taken together, these intersecting analyses provide a contrasting view of a conflicted territory. They account for the persistence of Paĩ Tavyterã/Kaiowa and the affective logics of plantationary violence. In so doing, this thesis contributes to thinking about the fragility of capitalism's assemblages and the strength of Amerindian persistence.

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