1967 : l'opération des « jeunes loups » ou les débuts politiques de Jacques Chirac

Résumé Fr En

Quelques mois avant les élections législatives de mars 1967, les candidats de la majorité dans le Quercy et le Limousin se retrouvèrent pour prêter un serment symbolique. Ils se promirent de faire tomber les citadelles socialistes et radicales de ce centre-ouest de la France dans une mise en scène propre à séduire les imaginations. Les journalistes présents à cette rencontre parlèrent dès lors d’eux comme des « jeunes loups » du gaullisme. L’expression s’étendit pendant la campagne électorale à l’ensemble des membres de cabinets ministériels, voire à tous les hauts fonctionnaires candidats, de droite ou de gauche, à un siège de député. À travers les « jeunes loups », les commentateurs identifiaient les principales évolutions à l’œuvre dans les milieux politiques de ces années 60 : relève des générations issues de la Résistance, fonctionnarisation de la politique, déclin des identités politiques locales, révolution du marketing politique.

A few months before the march 1967 general election, the candidates of the then-dominant Gaullist party in the Quercy and Limousin regions convened for a symbolic oath. They promised to seize the socialist and radical strongholds of the Western central provinces of France : a spectacle designed to strike imaginations. Journalists at the event spoke of the "young wolves" of Gaullism. The term was extended during the campaign to all ministerial staff, and even to all civil servants (left- or right-leaning) that were running for Parliament. Through the "young wolves", commentators pointed to one of the main novelties of the 1960s political scene, which comprised the rise of a new generation after that of the Résistance, the ever growing place of civil servants among elected officials, the decline of local identity, and the revolution of political marketing.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en