18 juin 2024
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Jules Lasbleiz, « Réparer les morts et enterrer les vivants. Les enjeux de la résurrection numérique au cinéma », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.35i368
Dans ce mémoire, nous avons tenté de voir en quoi la pratique de résurrection numérique, soit le fait de reproduire en images de synthèse l'apparence corporelle d'un acteur défunt, avait opéré un déplacement dans la manière de penser le principe de résurrection au cinéma. l'une des spécificités du cinéma traditionnel réside effectivement - pour un auteur comme André Bazin par exemple - dans sa capacité à redonner à voir la vie passée, et seulement la vie passée, d'un sujet le temps de la projection d' un film. Or, de leur côté, les images de synthèse semblent justement avoir permis de s'affranchir de cette idée en faisant faire de nouvelles choses à l'écran à des personnes décédées, c'est-à-dire à des personnes dont l'image projetée n'a pas été filmée (en tout cas pas telle qu'elle) au préalable par une caméra. C'est alors toute une conception du cinéma, art fondamentalement "résurrecteur", qui, à partir de là, paraissait mise à mal.Nous avons donc interrogé la manière dont ces résurrections numériques étaient élaborées sur le plan technique afin de comprendre ce qui pouvait motiver l'usage d'une telle pratique. Nous avons également interrogé les nombreux discours éthiques qui entouraient la prétique pour finalement, nous demander quelles conséquences (esthétiques comme économiques) une telle pratique pouvait avoir sur une industrie comme Hollywood, dont toute la dynamique tourne autour de la fétichisation des corps - et désormais des morts.