Niveau de vie et révolution des objets dans la France d’Ancien Régime. Meaux et ses campagnes aux XVIIe et XVIIIe siècles

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2017

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Gérard Béaur, « Niveau de vie et révolution des objets dans la France d’Ancien Régime. Meaux et ses campagnes aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.362ec1


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En exploitant le corpus des inventaires après décès réuni par Micheline Baulant pour la région de Meaux aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’évolution du niveau de vie des populations de la ville et de sa campagne a pu être mesurée. Elle témoigne d’une stagnation au cours du XVIIe siècle et d’une forte progression pendant le siècle suivant, ce qui permet de confirmer la réalité d’une « révolution des objets » ou d’une consumer revolution en milieu rural dans la France du XVIIIe siècle. Mais ce changement ne semble guère coïncider avec une « révolution industrieuse », c’est-à-dire une intensification du travail qui résulterait d’une nouvelle fièvre de la consommation. Ni le contexte démographique, ni la présence d’une proto-industrialisation opportune ne permettent en effet de valider cette théorie. La distribution sociale des principaux bénéficiaires de cette embellie la contredit nettement : les bourgeois sont les grands gagnants mais pas les laboureurs, pourtant en voie d’enrichissement rapide. Il faut sans doute chercher ailleurs que dans une intensification du travail les raisons de la hausse du niveau de vie : conjoncture économique favorable après les catastrophes et les guerres qui l’ont précédée ; offre de produits nouveaux apportés par le renouveau du commerce qui vient stimuler la demande. La rupture franche qui se produit très précisément autour de 1715 milite en ce sens et semble confirmer cette double hypothèse.

Micheline Baulant’s compilation of eighteenth-century post-mortem inventories in the Meaux region makes it possible to measure changes in the living standard of local townsfolk and those living in the surrounding countryside. These studies show that it remained stagnant during the 17th century but rose vigorously in the following one, thus confirming that there really was a consumer revolution in the French countryside during the 18th century. However, this change does not seem to have coincided with an “industrious revolution” i.e. an intensification of labour created by this feverish new consumer demand. Neither the demographic context, nor adventitious local manifestations of proto-industrialisation support this theory. Indeed, the idea is contradicted by the social characteristics of those who chiefly profited from this sudden rise: bourgeois, not ploughmen, were the big winners, despite the rapid gains in wealth made by the latter. To discover the causes of this rising standard of living, we probably need to look elsewhere than to an increased workload, and rather toward the favourable economic conditions after the wars and catastrophes of earlier years, and the supply of new products induced by the revival of trade, which stimulated demand. The sudden break around 1715 appears to confirm this double hypothesis.

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