La Covid-19 en France, multifonctionnalité des logements et dynamiques immobilières territoriales

Résumé 0

Au moment de rédiger ce texte, cela fait plus de quatre ans que la crise sanitaire de la COVID-19 a commencé à affecter nombre de territoires à toutes les échelles.Véritable « leçon de géographie humaine », cette pandémie d’une ampleur inégalée dans les pays développés depuis la grippe espagnole de 1918, a favorisé malgré elle, l’émergence de nombreuses analyses territoriales notamment en ce qui concerne les dynamiques résidentielles. En devenant tour à tour, un bureau, une salle de classe, une cantine ou une salle de sport, le logement s’est rapidement mué en un « lieu du tout », multifonctionnel, dépassant sa vocation première de lieu d’hébergement. Cette transformation, contrainte et forcée, a montré toutes les limites de cet espace clos privé, loin d’être toujours adapté au confinement et à la pratique concomitante de multiples usages. De fait, la pandémie a mis au jour de nombreuses problématiques matérielles (exiguïté, insalubrité, précarité) et immatérielles (recrudescence des violences conjugales, isolement, maltraitance infantile) qui, si elles existaient déjà avant la crise, ont pu être exacerbées dans les logements en période de confinement. Ces problèmes, particulièrement fréquents dans les plus grandes villes, ont pu affecter les choix résidentiels pour induire de nouvelles dynamiques territoriales. L’ambition de ce travail est donc double. Il s’agit d’abord de revenir sur la multifonctionnalité des logements, imposée par la crise et souvent subie du fait de leur inadaptation. Puis de montrer comment ces difficultés ont fait émerger de nouvelles dynamiques territoriales à court ou moyen terme. Il s’agira pour nous de traiter les effets sur le marché de l’immobilier ou encore sur ce qui a (trop) rapidement été considéré comme un exode urbain.