2016
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David Billoin et al., « La circulation monétaire sur les sites de hauteur tardo-romains et alto-médiévaux du massif jurassien (vers 400-900 après J.-C.) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.3720bb...
Une approche socio-économique des habitats perchés de l’Antiquité tardive et du début du Moyen Âge du Jura met en évidence des spécificités dans le matériel archéologique, témoignant du statut particulier des établissements de hauteur et de leurs occupants. La monnaie vient confirmer cette impression et permet parfois d’identifier la présence d’une élite ou d’activités liées au prélèvement des taxes (balances et poids monétaires). Trois phases peuvent être distinguées dans la circulation monétaire régionale : de 400 à 600, la différence avec le IVe s. se marque peu, si ce n’est par l’apparition d’assez nombreuses petites monnaies d’argent, et même par une circulation de divisionnaires d’or. On observe une tendance au fractionnement des anciennes monnaies et la multiplication des substituts (flans en plomb). De 600 à 650, nous ne relevons plus aucune monnaie neuve, même si le mobilier prouve une occupation assez systématique des habitats perchés, qui livrent des objets témoignant d’un statut social élevé. Nous supposons qu’une partie de la circulation quotidienne est encore couverte par les monnaies romaines et leurs substituts, mais de manière plus réduite. Une rupture intervient vers 650/700. Les monnaies d’argent (deniers mérovingiens, sceattas anglo-saxons) redeviennent fréquentes avant d’être remplacées, au IXe s., par les deniers carolingiens. Après 700, le numéraire antique a perdu son impact quantitatif, sans pour autant avoir totalement disparu puisque rares sont les sites d’époque carolingienne qui ne livrent pas de monnaies impériales.