2020
Cairn
Aubeline Vinay, « La maison ou la recréation symbolique du ventre maternel comme voie de sortie du trauma », Psychothérapies, ID : 10670/1.39611c
Depuis 2015, les flux migratoires ont augmenté de façon importante en raison des divers conflits armés ou situations de répression dans les pays d’Afrique et d’Europe de l’Est. En 2017, la France et, par exemple, le département du Maine-et-Loire ont vu arriver sur leur territoire un nombre massif de jeunes mineurs non accompagnés (+85 %). Ces enfants âgés d’une douzaine d’années pour les plus jeunes sont tous profondément impactés par leur parcours d’exil. Des événements traumatisants jalonnent ce parcours commençant souvent par ce qui a causé leur départ et surtout marqué par les différents pays qu’ils ont été amenés à traverser et notamment la Libye qu’ils qualifient comme étant identique à l’enfer mais aussi l’Italie. En partenariat avec le Département, l’association Abri de la Providence et l’Université d’Angers, un dispositif d’accompagnement du trauma a été mis en place par l’intermédiaire d’ateliers ouverts encadrés par des psychologues en formation spécialisée dans la question du traumatisme. C’est au cours de ces ateliers que Farid, un jeune mineur non accompagné de 15 ans, a trouvé un espace thérapeutique dans lequel il a pu réécrire son histoire et son parcours d’exil. La construction d’une maison aux contours traditionnels français lui a permis une traversée symbolique du ventre maternel contenant dans laquelle il a retrouvé sens à l’existence et aux désirs de projection.