La mort n'est plus ce qu'elle était. : Redéfinition de la mort et transgression

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2010

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Karl-Leo Schwering, « La mort n'est plus ce qu'elle était. : Redéfinition de la mort et transgression », Champ psychosomatique, ID : 10670/1.397pfe


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En 1968 le rapport de Harvard a remplacé le critère de l’arrêt des battements cardiaques par celui de la mort cérébrale du patient. Cette redéfinition de la mort a permis l’essor des transplantations d’organes, et a été interrogé de façon critique par le philosophe Hans Jonas qui reproche au monde médical un utilitarisme aventureux. Car si le prélèvement d’organe peut bénéficier à un autre patient, il n’est pas exempt de risques pour le donneur présumé mort. Cette analyse conservatrice, vivement critiquée par d’autres auteurs, n’en éclaire pas moins avec finesse la problématique de la transgression en médecine. Problématique à laquelle les patients et familles confrontées à une transplantation d’organes sont particulièrement sensibles : Les fantasmes produits par ces derniers autour de l’interdit du meurtre et de l’interdit du toucher, qui ont tous deux pour objet le donneur mort, témoignent de leur sensibilité aux enjeux éthiques de la transplantation d’organes. Ces fantasmes sont à considérer comme le retour, dans la réalité psychique des patients, de ce qui est refoulé par la pratique médicale : à savoir une pratique constante des seuils de la transgression.

Death is Not What it Used to Be. The Redefinition of Death and Transgression. In 1968, the Harvard report introduced a new criterion, brain death, to replace that previously used relating to an absence of heartbeat. This redefinition of death led to a quick rise in the number of organ transplants and has been criticised by philosopher Hans Jonas for what it demonstrates of the medical world’s bold utilitarianism. For while the organ removed may be of significant benefit to another patient, Jonas argues that the process is not without risks for the donor, presumed dead. This conservative analysis does however shed meaningful light on the question of transgression in medicine, an issue to which patients and families faced with the prospect of an organ transplant are particularly sensitive. The fantasies the latter produce concerning the taboo of murder and that of touching, with the deceased donor as their object, are proof of their awareness of the ethical stakes at play in organ transplants. These fantasies mark the return in the psychic reality of the patients of what has been repressed by medical practice, i.e. a practice which constantly flirts with limits and their transgression.

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