La critique de l'aliénation dans l'école de Francfort : l'importance de Nietzsche et Heidegger comme altérité discursive

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La critique de l’aliénation fait partie des principaux outils théoriques de l’École de Francfort. Or, comment cette critique, soutenue dans sa version classique par l’hégéliano-marxisme, coexiste-elle avec les pensées de Nietzsche et Heidegger – qui représentent deux des plus grands défis lancés au marxisme concernant son rapport à l’hégélianisme et au primat du principe d’identité? Ce mémoire offre une réponse à cette question grâce à une étude de l’évolution de la critique de l’aliénation chez Adorno, Habermas, Honneth, Rosa et Jaeggi, à partir de leurs rapports d’intégration-distanciation de Nietzsche et Heidegger. Cette démarche permet ainsi d’illustrer une trajectoire, encore peu relevée dans les études ayant comme objet l’École de Francfort : l’intégration de Heidegger à partir de Habermas, qui sert d’allié dans une entreprise de triple-distanciation : face à la première École de Francfort, à Nietzsche et à Marx, et, corollairement, aux dimensions nietzschéennes et marxistes de la première théorie critique. La recherche démontre que ces changements au sein de la théorie critique sont présentés comme nécessaires a la réactualisation, cette fois sur des bases existentiales et phénoménologiques, de la critique de l’aliénation. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : École de Francfort, théorie critique, aliénation, Nietzsche, Heidegger, Adorno, Habermas, Honneth, Jaeggi, Rosa.